Claude Papi, trop tôt disparu ...
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Claude Papi, né le 16 Avril 1949 à Porto Vecchio, débute en professionnel à Bastia en 1968 et le club évolue en D2. Dès ses débuts, au cours de la saison 1967/68 il participe à la remontée du club en 1ère division. Si les premières saisons sont difficiles, le club va progressivement s'installer dans l'élite et accède même pour la première fois de son histoire à la finale de la coupe de France en 1972. Vaincu sur le fil par l'OM de Josip Skoblar et Roger Magnusson(2-1), Claude Papi n'est que remplaçant pour ce match, alors qu'il avait été une des pièces maîtresses de la formation corse tout au long de la saison. Par peur de gagner, le Sporting était passé à côté de son 1er grand rendez-vous mais la machine était lancée.
A la fois technique, vif et doté d'une grande vision du jeu, Claude Papi allait être le pourvoyeur de ballons d'une attaque fantastique avec Jacques Zimako, Fanfan Félix et Dragan Dzajic au cours de la saison 1976/77, durant laquelle Bastia allait inscrire 82 buts et finir 3ème et s'ouvrir les portes de l'UEFA. La saison suivante, Bastia allait réaliser l'exploit de se hisser en finale de cette C3. Avec Charles Orlanducci en défense, Claude Papi en meneur de jeu et le trio offensif Johnny Rep, Merry Krimau et Fanfan Félix les bastiais traversèrent l'Europe, se basant sur une invincibilité à domicile qui allait forger la légende de Furiani. Bastia sort successivement le Benfica Lisbonne, Newcastle, le Torino (au terme d'une victoire 3-2 en Italie alors que « le Toro » était invaincu sur sa pelouse depuis plus de 2 ans), Iena et Zurich. Au cours de cette épopée, Claude Papi inscrira 7 buts pour son équipe. Malheureusement, les corses jouèrent de malchance. A l'aller, sous une pluie diluvienne, les corses concédaient le nul à domicile (0-0) avant de chuter lourdement à Eindhoven (3-0), la faute sans doute à un calendrier surchargé avant la finale (3 matchs en 6 jours).
Durant cette époque Claude Papi intégrait l'équipe de France et il participa à la coupe du monde 78 en Argentine. Il n'y disputa toutefois que le match face à la Hongrie. Titulaire lors de ce match, il sera remplacé à la mi-temps alors que la France menait 3-0. Cela restera une énorme déception. L'émergence de Michel Platini l’a sans doute privé d'une carrière en bleu plus étoffée. A la suite de l'épopée bastiaise, Claude Papi reçut plusieurs offres de clubs plus huppés mais resta fidèle au Sporting. Il y termina sa carrière en 1981, sur une finale de Coupe de France, gagnée cette fois, à laquelle il ne put participer car blessé.
Le 28 Janvier 1983, la Corse apprend avec stupeur la mort, à la suite d'une rupture d'anévrisme de celui qu'elle nommera plus tard footballeur corse du siècle à l'âge de 33 ans .