Doudou FAYE, une carrière au service du Sporting

Salut, Doudou , tout d’abord, que deviens tu aujourd’hui ?

Je suis actuellement une formation de management et de communication et je continue à faire fonctionner à distance mon école de football à Dakar

 

Dans quelles circonstances s’est opérée ta venue au Sporting ?

Mon oncle qui est le frère cadet de ma mère lors de son séjour à Marseille s'est lié d'amitié à Rolland Gransard qui était à l'époque entraineur du Sporting. Il lui a parlé de moi et Rolland m'a invité à faire des tests au centre de formation. L’essai s’est avéré concluant, j’ai donc intégré le club..

 

Tu as connu une période de doute entre 90 et 92 à cause d’un problème de naturalisation? As-tu pensé à partir à ce moment là ?

C'est vrai qu'à un moment donné, j'ai douté au niveau de l’avancée de mon dossier de naturalisation parce que 2 ans sans jouer c'était pas évident lorsque l'on sait que la carrière de foot n'est pas longue. Mais j'avais continué à faire confiance aux dirigeants qui ont fait tout ce qu'ils ont pu pour arriver à décanter la situation. A cette époque, on ne jouait pas pour l'argent. D'ailleurs il n'y en avait pas…

 

Le Sporting a également été en cette période confronté à divers problèmes financiers, lesquels, à certains moments ont mis à mal le devenir du club, vous vous êtes même trouvé sans dirigeants à un moment donné

A un moment donné pour sauver le club il nous fallait un conseil d'administration après la démission des dirigeants. Nous les joueurs l'avions formé en nommant Kikou (Christian Bracconi) Président, Paul(Marchioni) Secrétaire Général et Jean André(Ottaviani) trésorier.

Pour reprendre le club, il y avait toutes les propositions fantaisistes notamment celle d'un boulanger ajaccien qui nous disait lors de la réunion qu'il fallait que tous les habitants de l'ile mettent chacun 10 francs de l'époque pour sauver le club et lui se proposait de prendre la Présidence .

Comment juges tu à ce propos la position des instances Nationales vis-à-vis des rencontres amenées à se disputer un 5 mai ?

Pour les rencontres programmées le 5 mai par les instances nationales, c'est une opinion contraire aux idées communément admises. C'est une aberration. Heureusement qu'ils ont rectifié le tir et ont décidé de ne plus organiser de match à cette date la saison dernière.     Mais le combat continue ..

 

 

Cap ensuite sur la ligue 1 à l’issue d’un marathon où tu as disputé 39 des 42 matchs de championnat de L2 lors de la saison 93-94 ?

J'étais resté auparavant 2 ans sans jouer. Forcément j'avais des fourmis dans les jambes.

 

 

Revoilà donc le Sporting de retour en L1 avec en prime,  une finale de Coupe de Ligue que tu as disputée .

C'est vrai qu'on était passé à coté d'un exploit de gagner la finale de la coupe de la ligue contre le PSG. On était sur la dynamique de la saison précédente en profitant du bon climat qui régnait dans le club.

 

Tu as été parallèlement l’auteur d’un record cette saison lors d’une rencontre disputée à Tours face à Metz (exclu au bout de 2 mns...),est ce que tu t’es fait charrier par tes coéquipiers en cette occasion ou engueuler par le coach ?)

Ni l'un ni l'autre. L'arbitre s’est trompé sur cette action et vu le contexte particulier du match il a vu rouge alors que le jaune s'imposait largement.

Après plus de 100 matchs avec le Sporting en L1, direction le GFCOA où tu mets un terme à ta carrière à l’âge de 32 ans .

Quand j'ai résilié mon contrat sous la contrainte de Kaspercsak, j'ai signé au Gaz où nous sommes montés dans la foulée parce que non seulement on avait une bonne équipe avec des joueurs comme Pascal Olmeta, un garçon adorable que j'apprécie d'ailleurs beaucoup Mika Pagis , Philippe Mazzuchetti, Patrick Van Kets, Patrick Léonetti sous la houlette de Jean Michel Cavalli mais il y avait une ambiance quasiment semblable que j'avais au SCB. Malheureusement la montée nous a été refusée pour des raisons que l’on connait. Je n'avais pas par la suite des contacts qui auraient pu m’intéresser , je suis donc parti en Arabie Saoudite où le contexte ne me plaisait pas et je suis finalement rentré à Bastia et j'ai mis un terme à ma carrière.

 

Tu a croisé la route de nombreux entraineurs quel est celui   ou ceux qui t’ont le plus marqué ?

Parmi les entraineurs qui m'ont marqué, Christian Villanova m'a beaucoup apporté au centre de formation ensuite Fred Antonetti a d'abord été mon coéquipier, mon ami et par la suite mon coach. J 'ai également apprécié Jean Mi Cavalli par rapport aux 6mois passés à Ajaccio 

 

Tu as ensuite participé à un projet de centre de formation implanté au Sénégal sous l’égide du Sporting, comment s’est terminée cette aventure ?

C'est dommage que le projet que nous avions mis en place avec le Sporting pour le centre de formation à Dakar ne soit pas allé à son terme.

Pour des clubs comme le Sporting c'est pourtant le seul moyen de pouvoir obtenir des joueurs compétitifs et de faire grandir le club. La preuve nous est donnée par les cas de Alexandre Song et de Michael Essien. l'un au Barca et l'autre au Réal.Ca veut tout dire.

Le Sporting justement, quel regard portes tu sur le club depuis ces 3 dernières années ?

Il est incontestable que le Sporting est en nette progression ces 3 dernières années, d'ailleurs je ne cesse de dire que la meilleure recrue ces dernières années du SCB c'est Fréderic Hantz. On voit bien le travail qu'il abat avec des moyens très limités.

 

Penses tu que les protégés de Frédéric Hantz sont suffisamment armés, tant en quantité qu’en qualité pour réussir le pari du maintien ?

Peut être pas en quantité mais ils ont  de quoi tenir la route même si ca va être un peu difficile jusqu'à la fin de la saison. Je signerai bien pour une 17eme place synonyme de rejouer en ligue 1 l'année prochaine.

 

Aujourd’hui t’arrive t-il encore de « taper » dans un ballon ?

Je tape bien sur encore dans le ballon. Je participe sous les couleurs de Toga, au Championnat vétérans avec d'anciens coéquipiers Paul Squaglia, Antoine Spinelli, Jean Marie Ferri, Pascal Camadini et Doumé  Guidicelli pour ne citer qu’eux .

 

 

Enfin,si tu avais un message à faire passer aux supporters bastais, ceux de ton époque et d’aujourd’hui confondus ?

Le seul message que j'ai à lancer aux supporters c'est de continuer à aimer et à soutenir le SCB .

Récemment un ami et fervent supporter Fanfan Guaitella me disait "Au stade je n'y vais pas pour le football mais pour le SPORTING"

Et ca j'ai bien aimé !